Nous oublions souvent que la discipline architecture (comme ce qui allait être qualifié d'urbanisme) n'est pas une invention d'un esprit perspicace. La pratique de la construction n'est-elle pas entamée par l'homme primitif ? D'ailleurs il y a beaucoup de dissertations concernant sa première cabane. Vitruve, Laugier, Le Corbusier ont tenté chacun une restitution méthodique de cet ouvrage conçu par cet homme primitif dont la technique était fortement imprégnée des œuvres de la nature.
Passée cette urgence de s'abriter contre tout ce qui pouvait lui porter atteinte, l'homme sentit le besoin "d'habiter en poète"...et son imaginaire se déploya pour mettre en œuvre son environnement....
UTILITAS, FIRMITAS, VENUTAS.....quelque soit l'ordre, les règles sont annoncées depuis l'antiquité. Ainsi, Vitruve traça les grandes lignes de la discipline architecture.Elle est une pratique présente chez chacun, comme un réflexe l'homme construit et il pousse plus loin son talent s'il veut la performance: la beauté, la solidité et l'utilité (concordance entre le construit, la rationalité des espaces et les activités ou les pratiques sociales).
Dans le titre, l'allusion à la "gratitude" vient de la considération et pratique de la discipline. il y a une terrible omission: les praticiens et surtout les transarchitectes montrent une arrogance indécente. Ils s'adonnent à leurs joutes "architecturales" comme s'ils sont en train d'inventer la discipline, faisant fi de tout ce que l'anonyme a réussi à élaborer. Et pourtant la discipline doit son existence à tout ce qu'avait construit l'homme depuis le temps primitif.
Ainsi, l'architecture vernaculaire, l'architecture anonyme passent pour des productions obsolètes, folkloriques et hors d'usage. Et pourtant c'est de là que l'apprentissage doit commencer...Car pédagogiquement, cette architecture est d'une puissance fondamentale pour saisir la pensée constructive et surtout la poésie dans la construction des "lieux".
En somme, la pensée constructive à la base des architectures vernaculaires est essentiellement didactique....c'est un moment fondamental dans l'apprentissage de l'architecture, non seulement comme "pratique" en soi, mais surtout dans ses rapports à l'environnement écologique, social, économique et psychologique.
Ainsi, la banalité des architectures vernaculaires doit se lire comme une forme de décence et de moralité pratique, essentielle dans la société, alors que tous les ouvrages des transarchitectes visent prioritairement à dominer et surtout masquer l'environnement...chacun veut jouer seul et surtout exprimer un ascendant sur l'autre.
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